29 mars 2014

[Quiz] 36 questions pour savoir si tu es (vraiment) anti-système

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Participe à notre grand test du printemps, pour savoir si, oui ou non, tu es un/une véritable anti-système. Pour cela, il suffit de répondre par oui ou par non aux questions suivantes :

1 / Tu détestes la télé ?

2 / Tu as acheté ta maison trop cher parce qu'on t'as dit de le faire à la télé ?
(mais c'était pour les enfants).

3 / Tu aimerais bien tout envoyer balader, mais faut rembourser la maison ?

4 / Tu veux des coups de bâton pour les autres, de l'ordre autour du pavillon, mais de l'anarchie pour toi et de la clémence quand t'es flashé à 170 en ville ?

5 / Tu regardes les Ch'tis à Hollywood, mais attention, au "second degré" ?

6 / T'aimes pas les moutons, mais ton centre co' tu l'aimes bien quand même, rapport qu'il y a des pures promos ?

7 / Tu sais de source sûre qu'on enseigne la pédophilie à l'école ?
(Si si, tu l'as lu sur un SMS).

8 / Tu combats le nouvel ordre mondial, mais t'es pas foutu(e) dire "non" à Mamour quand elle / il veut regarder la 2 et toi la 1 ?

9 / Tu crois que les élections sont pipées d'avance ?
(Pas la peine de voter, on ne fait jamais attention à toi. C’est pour ça que tu n’es pas inscrit sur les listes électorales. Comme ça, t'es certain de ne jamais être pris en compte. Etre méprisé, c'est un travail à plein temps).

10 / Tu penses que c'était mieux avant et qu'il nous (enfin leur) faudrait une bonne guerre ?

11 / Tu es trop malin pour être de gauche ou de droite ? 
(C’est réducteur. Tu l'as vu sur Youtube dans un documentaire censuré sur l'assassinat de Michael Jackson par le Mossad).

12 / Mais t'es surtout pas de gauche ?
(Faut pas déconner non plus).

13 / Hollande n'est pas ton président ? 
(Kadhafi, Bashar, même Sarko, ça au moins ça claque sa chatte).

14  / T'aimes bien te détendre devant Fight Club vs. Matrix avec un petit joint ?

15 / Tu ne supportes pas les glandeurs ?

16 / Tu trouves que, putain, elle est bien la voiture du voisin et que c'est pas normal rapport qu'il est fonctionnaire ?

17 / Tu vas chez le docteur tous les deux jours ?
(Pourquoi se faire chier, c'est remboursé !).

18 / Tu ne supportes pas les assistés ?

19 / Tu sais que c'est à cause des zélites que les valeurs s’effondrent ?
(Ton endettement, ta surconsommation, ta voiture, ta dalle de béton coulée au milieu de nulle part pour laquelle tu vas payer trente années de sueur et vendre un rein, tes nains de jardin fabriqués à trois continents d'ici : tout ça tu n'y es pour rien).

20 / Tu as acheté un tee-shirt I love Chavez  à -50% sur Le bon coin ?

21 / Tu sais que tu n'as pas le choix, que t'es un déclassé, une victime quoi ?
(Tu mérites mieux, t'es plus intelligent, informé et instruit que les générations d'avant réunies et multipliées au carré).

22 / Tu peux faire la queue deux heures au MacDo ?
(Non mais c'est pour les enfants quoi).

23 / Tu sais que l'éducation nationale, c'est manipulation, décadence et compagnie ?
(Vive l'école privée, mais dommage que ce soit payant).

24 / Tu ne t'informes pas, tu te conscientises. L'information c'est pour les gonzesses.

25 / Sur Facebook, tu conclues toute controverse un peu complexe sur la recette secrète du Nutella, les techniques de macramé, le dernier Bilbo le Hobbit ou le temps qu'il fait d'un : SAY LA PHOTO JUIFS ?

26 / T'as un compte à la SocGen, un abonnement Canal+; à BeinSport,  un Iphone, un S4, Une ou deux WII, trois tablettes, un écran plat dans chaque pièce, une assurance-vie "parce que les retraites c'est foutu", une alarme et tu vas une fois par an en week-end à Disneyland ?

27 / Tu aimes la subversion ?  
(Enfin dans l'idée, ça te plait bien. C'est bon pour l'image et ça fait bien chier les zélites).  

28 / Tu bosses 50 heures payées 35, t'es stagiaire, employé à un demi-SMIC à faire le boulot de 12  ?
(Parce que quand même faut s'accrocher pour se faire sa place, c'est pas facile aujourd'hui, mais un jour ça va payer).

29 / Tu glanes des mots savants en réseau ?
(Non tu n'es pas un loser doublé d'un no-life, tu es un contemplatif contrarié à resociabilisation disruptive).

30 / Tu aimes faire des références au climat politique de pays que tu ne peux pas placer sur une carte ?

31 / Tu kiffes les dictateurs ?
(Poutine ne se laisserait pas dicter ses lois par trois pédés dans la rue, lui !).

32 / Tu veux que les autres travaillent le dimanche pour dépenser l'argent que tu n'as pas ?
(Si si, ça se tient. Tu l'as lu sur un blog libéral, "parce que c'est du bon sens de prendre les bonnes idées là où elles sont").

33 / Tu vois de la diversion partout ?
(Et tu prends systématiquement tous les platanes du marketing le plus bourrin en pleine tronche).

34 / Tu sais que l'heure d'été n'est que la partie immergée d'un vaste complot visant à remettre en cause l'existence même du temps, donc de noël, donc de nos racines chrétiennes.
(Tu l'as lu sur un site politique, enfin d’extrême droite, "parce que c'est du bon sens de prendre les bonnes idées là où elles sont").

35 / Tu sais que l'on reconnait les médias à la solde des reptiliens par leurs questionnaires spécifiques en 36 questions ?

36 / Tu vas m'envoyer 80 euros en cash pour soutenir mon esprit libre dans son combat pour la dénonce ?

Tu as une majorité de oui ? Bravo, tu es un anti-système !

Illustration : Plus belle la vie, France 3

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Petite histoire du déclassement
L'ordre des choses
Quenelle pour tous !

25 mars 2014

En route vers l'inertie

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Ah et oui, il y avait des élections. 

Il y a six ans, j'aurais fait du lol, et surement commenté une claque envers un pouvoir désavoué à la première élection intermédiaire. Je me serais moqué des réactions des ténors du parti de la majorité dépêchés sur les plateaux télévisés au soir du premier tour des municipales pour nous expliquer que "non, ce n'est pas un vote sanction"[1], "que les efforts n'ont pas encore porté leurs fruits", "que le chômage baisse", "que le second tour est décisif", "que la route est longue, la pente est raide, qu'il faut faire barrage au FN et que ma belle-sœur en a et que d'ailleurs on l'appelle tonton et qu'il est hors de question pour nous, socialistes, de changer une politique de droite qui gagne". Mais non, là je suis dans l'état d'esprit de notre Président, retranché dans mon palais coupé du monde et je n'en ai juste plus rien à secouer des Français, toisant de mon dédain dandy la déliquescence d'une société du repli, souhaitant presque Sarkozy se représente tant il est le seul à pouvoir remobiliser la gauche autour d'un joli projet commun, viscéral, mais porteur de tous les possibles : lui coller une seconde raclée.

Dimanche, mon dégoût d'une "information" hystérique le disputait à la lassitude d'une situation électorale classique (un mauvais résultat pour la majorité dans un scrutin à mi-mandat est aussi surprenant qu'un dimanche après-midi télévisé avec Drucker).  

Même la montée largement surexposée du FN dans une poignée de mairies ne me provoque rien tant elle fait partie du spectacle, du piment démocratique, de la nécessaire preuve par l'exemple (il faut en passer par là, et les expériences municipales passées du FN se sont toutes transformées en fiasco) et de la logique du moment : cette déconnexion au mieux, l'encouragement au pire, de nos gouvernants envers une société du travail totalement individualisée, aux divertissements médiocres, une société de la bouffe avariée et du mal-soin, sans mémoire à plus de trois jours, pathologiquement craintive de la différence, qui revendique son ignorance et sa part de barbarie, une société de l'impatience où l'esprit de consommation et la notion de rentabilité s'étendent à tous les pans de la vie quotidienne, sentimentale et familiale, bref une société de merde, technologiquement très connectée et paradoxalement plus que jamais divisée en ghettos sociaux générationnels et ethniques, ne peut à terme que générer une expression démocratique de merde. Enfin... pour ceux qui votent encore tant l’exercice, matérialisation même symbolique d'une vision collective, devient absurde dans cet océan de défiance, de pessimisme et de chacun pour sa gueule qu'est devenu La France (abandonnée à l'Europe elle-même abandonnée au marché).

Sans une véritable politique de gauche (et là, plus rien n'est lisible à gauche pour l'observateur lambda qui ne veut pas "se prendre la tête", au bas mot les deux tiers des inscrits), au sens collectif du terme avec rééquilibrage des injustices, d'une façon ou d'une autre, sous un nom ou un autre, le FN arrivera aux commandes du pays. Tout, du haut en bas de la pyramide des exploiteurs et des exploités, des cyniques aux abrutis, des incompétents surpayés aux chômeurs ignorés, des rentiers aux jeunes endettés, des libéraux winners aux salariés insultés à longueur de journée, tout converge pour que le pire se concrétise depuis l'isoloir de nos aigreurs. 

A chaque soir d'élection, les pleureuses sous spots à tungstène des hauts plateaux du savoir sanglotent en direct haute définition sur le record d'abstention. Totalement égoïstement, à mon tour, par défaut, je n'y vois pas la pire des nouvelles dans le désastre. 

C'est probablement cette abstention qui nous préserve d'un score de droite encore plus fort.

[1] Envoyer Moscovici pour faire le SAV des socialistes et mobiliser pour le second tour, peut-on pire opération de com' ? Le mec est une publicité ambulante pour un vote anti-PS

Illustration : Jefferson Airplaine, Bless its pointed little head

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14 mars 2014

La voiture, cet obscur objet du mourir

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Paris ce matin. Reprenons notre souffle et résumons...

Une brume ouatée s'installe à la journée dans les rues, une cloche à carbone d'un dégradé de jaune gris marron est plaquée sur la capitale, on ne voit plus la tour Montparnasse depuis le Trocadéro, les yeux piquent, les gamins toussent, ça éternue partout, mon chat a gerbé trois fois, les automobilistes seuls en berline stoppent toujours sur les passages piétons en bloquant les intersections.

5e jour de pic de pollution à Paris, dans la Région Nord et à Lyon. 

Au 3e jour, le Maire de Paris annonçait la gratuité des Vélib (pour les abonnés si j'ai bien compris, dans le genre annonce inutile, ça se pose là, d'autant que l'activité physique soutenue est déconseillée dans le même temps).
Au 4e jour, Airparif nous apprenait que l'air de Paris était plus pollué que celui de Pékin.
Au 5e jour, le ministre des Trucs écologiques consent enfin, en accord avec le président de la Région, à la gratuité des transports en commun pour le week-end. (On aurait pu y penser dans la veille du premier jour d'alerte en début de semaine et, peut-être s'économiser 5 jours à suffoquer aux premiers rayons de soleil suivant six mois de pluie, mais non : souffrance, cancer du poumon et recettes des PV pour défaut de présentation du titre de transport, y a que ça de vrai !).
Les écoles annulent les activités en plein air.
Les individus ayant des troubles respiratoires sont incités à rester chez eux, tandis que ceux qui pètent la forme en 4X4 peuvent continuer à rouler.
Nous allons bientôt recevoir des consignes de la préfecture de Police pour ne respirer que d'une narine et des contraventions pour avoir osé marcher dans la rue lors d'un pic de pollution...

Il parait qu'il vaut mieux prévenir que guérir. Soyez assurés que, en matière de pollution, depuis des années l'on ne prévient rien et que l'on ne guérit que dalle. Soyez assurés que nous continuerons à passer par tous les stades de l'inutile et de l'absurde pour ne pas éradiquer le problème à la source de nos maux de tête, mais aussi des milliards de bénéfices défiscalisés de Total et de quelques décimales de croissance nationale : cette putain de bagnole individuelle !

J'apprends chez l'ami Politeeks qu'un projet de circulation alternée en cas de pics de pollution annoncé par le gouvernement il y a quelques mois est passé à la trappe.

J'apprends dans Le Monde que "le remplacement de tous les véhicules particuliers diesel par des véhicules essence (norme Euro) permettrait d'abaisser de 25 % à 35 % les émissions de particules fines et de 35 % les rejets d'oxyde d'azote en région parisienne.

En me bouchant le nez, j'entends d'une oreille les poujadistes du volant et autres "la voiture n'est pas responsable de toute la pollution". Je vis à Paris depuis un certain nombre d'années déjà, je fais très clairement la différence olfactive entre un jour avec voitures et un jour sans voitures (et c'est pire encore dans certains coins de banlieue). La conclusion, sans appel : ça pue.

Il s'agirait que ce gouvernement ait enfin le courage de passer un signe fort pour responsabiliser les citoyens sur les dégâts causés sur la santé publique par leurs voitures. A une autre époque, on l'a fait avec succès sur la sécurité individuelle (l'obligation du port de la ceinture de sécurité a à peine une quarantaine d'années et a drastiquement fait chuter le nombre de morts sur les routes). Une telle révolution des comportements individuels, un vrai bouleversement de société pour sortir du tout-voiture, ne peut s'accomplir que par la mise en oeuvre d'un bouquet de mesure incitatives mais aussi, obligatoirement, coercitives.

Que le gouvernement se moque de la santé des Français pour leur fourguer à crédit quelques voitures de plus passe encore, mais mon chat bordel !

Illustration : @meteo_cperson (BFM) Vue de Paris ce matin à 300 mètres de hauteur. Le ciel est pourtant bleu.

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13 mars 2014

La tragédie d'un homme ridicule

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Me faire ça ! A moi !

Moi, ex-président corrupteur, financé par un dictateur terroriste et une milliardaire aux fraises,
moi qui ai fidèlement arrosé d'argent public tous mes amis,
moi qui ai généreusement défiscalisé pour les nantis,
moi, pataquesseur né, me débrouillant pour être mêlé à une affaire louche par jour tout en l'étouffant (suffit de placer les bonnes personnes aux bons endroits, youpla !),
moi trompé par un abruti (Jean-François : se faire gauler pour 8 millions, c'est petit),
moi trahi par mon gourou depuis dix ans (Oui euh, ma campagne La France aux Français, c'est pas moi c'est lui),
moi qui voulais ficher les Français potentiellement déviants (tous quoi), appliquer la tolérance zéro pour les délinquants et vidéo-espionner toutes les rues du pays,
moi qui faisais espionner les journalistes ne me cirant pas les talonnettes,
moi qui voulais être Bobby De Niro chez Scorcese et ne serais jamais qu'un copycat de Joe Pesci chez Pécas,
moi qui ne suis qu'une victime du complot socialo-trostko-mediatico-reptilo-gay des bobos de St Germain contrariant, si peu, mon comeback triomphal (j'y pense en me rasant, j'essaye mes costumes et rode mon stand-up dans les salles paroissiales des stations balnéaires de droite où le récital de Carla cartonne chez les grabataires équipés d'Audika).

Moi, Nic... euh... Paul Bismuth, qui n'ai pourtant rien à me reprocher, me voilà traité comme un pauvre con de Français, malmené par la justice en sus. C'est ce félon de Buisson qui avait raison : actuellement les valeurs se perdent. Il est loin le temps où l'on respectait les délinquants nuisibles et incompétents pourvu qu'ils soient riches et élus.

Ça m'apprendra à vouloir mon bien autour de moi.

Parfois je me dis que c'est mon cruchon d'épouse qui a raison : trop bon trop con.

Paul B., sauveur éternel, crucifié en place de 'com.

C'est pas tout ça, je dois vous laisser bande de smicards : je vais rater ma séance de dédicaces. 


Illustration : Last temtptation of Christ, M.Scorcese (1988) + M.Monpontet, Twitter.

10 mars 2014

(Encore) une journée en enfair

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Imagine. Tu habites un pavillon en banlieue dans un lotissement à la fraîche avec le jardinet qui le fait. C'était un peu cher, mais c'est un "choix de vie", et puis "c'était d'abord pour les enfants".

Imagine. Ton jardinet est quotidiennement traversé par 2 millions de voitures, qui vont et viennent de la ville à une vitesse moyenne de 7 kilomètres-heure, et ça pue gras dés 6 heures. En plus de ruiner la perspective du jardin paysager, ça t’embête un peu ces fumées au cul des charrettes moches s'entassant sous ton nez. D'autant que tu vois bien qu'il y a un énorme gâchis d'espace. Peu de personnes dans des voitures qui, elles, s'étalent sur toute la pelouse. Et puis, 7 km/h, ils iraient plus vite à pied non ?

Imagine que tout est prévu. Lors des printemps précoces, des hivers tardifs, des étés qui s'éternisent, des pics de froid, de chaleur, des périodes trop longtemps tièdes et des jours sans vent, des panneaux encouragent les automobilistes venant de la cité à ne pas prendre leur voiture et à privilégier le vélo ou les transports en commun pour traverser ton jardin. Certains te feront remarquer que l'on ne peut lire les panneaux que depuis le volant de sa voiture. Ne les écoute pas : ce sont des ayatollahs verts. Avec eux, le dialogue est impossible. Si tu les écoutes, ils vont finir par te persuader que le diesel est un attentat sanitaire dont il faudrait cesser la fabrication sur le champ.

Tu noteras pour ta part que les jours de gros réchauffement d'autres panneaux, orientés différemment, te conseillent de ne pas faire de sport ni de vélo avec toute cette pollution, car ce serait préjudiciable pour ta santé et surtout celle de tes enfants. Et là, tu te dis : faudrait savoir. C'est dangereux ou pas cette chape marron qui pique la gorge sous un ciel pourtant bleu sur toute la France ? Le maire du lotissement ne se moquerait pas un peu de ses ouailles ? Si danger il y a, quel est le plus important : le droit de se déplacer en chars à cancer depuis la ville jusque dans ton jardinet, ou ton droit d'y respirer et de ne pas le voir monopolisé par du conducteur en solitaire ? 

Maintenant, remplace jardinet par rue et lotissement par ville.  

Mais c'est vrai, j'oubliais : l'habitant de la ville est un bobo, mi-humain mi-piéton. Son choix de vie est con. Il l'a bien cherché et ses poumons sont en acier. 

Illustration : Infectés de A.Pastor (2012)

P.S : En rapport avec ceci... Un ami blogueur développe une application Iphone pour signaler en temps réel les niveaux de pollution dans les plus grands jardinets de la planète, en vous créant des alertes personnalisées. La version bêta est ici.

5 mars 2014

#Sarkoleaks : qui brouille l'écoute à droite ?

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A chaque jour son dégueuli d'affaires à droite. 

Jean-François Copé (de droite) se fait balancer la semaine dernière par Le Point (de droite) au sujet d'une facturation très généreuse bénéficiant à ses amis de la 'com (de droite). Comme tout le monde nous exécrons Copé, mais nous ne pouvons nous empêcher d'être circonspect devant cette offensive, d'autant qu'en sous-titre, Le Point demande si Sarkozy n'a pas été "volé". Si spoliés il y a dans cette histoire, ce sont d'abord les donateurs du Sarkothon. Et encore : que représentent 8 millions face aux 50 milliards de cadeaux fiscaux concédés par leur poulain à son arrivée à L'Elysée ? Une bien minable rétrocommission. Heureusement, nous pouvions compter sur Copé, aveuglé par son ego, pour rater sa gestion de crise dont l'essentiel consiste à accuser tout le monde sauf lui (et par conséquent s'enfoncer encore plus, tout en concentrant l'attention sur sa seule personne alors que, s'il y a embrouille, il n'est clairement pas le seul à être impliqué). 

(Valeurs Actuelles partageant son fichier abonnés, je reçois cette demande de pognon de l'Association du Financement de l'UMP, le jour des révélations du Point. Ce qu'on appelle le sens du timing.)

Surgissent ce matin les "enregistrements Buisson", le Sarkoleaks. Les extraits des enregistrements du conseiller spécial (tendance Abrutea Party) de l'ancien président diffusés sur Atlantico et dans Le Canard enchaîné sont, pour le moment, anodins (on y parle de Bachelot et Morano, et pas de Karachi ou de Kadhafi). Là aussi, il sera intéressant de suivre la médiatisation de ce qui s'appelle déjà "l'incroyable feuilleton de la trahison" (entendu ce matin sur la très droitière France Inter, je n'ose imaginer le traitement sur BFM). 

Le plus beau dans ces deux affaires : Sarkozy n'a même plus besoin d’apparaître dans l'actualité pour la faire, et en sort presque victimisé (le terme "viol" ne devrait pas tarder à être utilisé à son endroit dans les deux cas). La propulsion médiatique de Patrick Buisson au rang de "félon au dictaphone" offre à Sarkozy une opportunité de se dédouaner de sa politique et d'une campagne très FNlike en 2012 (largement inspirée par Buisson, gourou intouchable et vénéré à l'époque, et les trigolos de la droite forte). S'il voulait revenir blanchi, sur une ligne plus au centre, avec un nouveau parti, on ne peut rêver meilleure préparation du terrain. A moins que... à la fois dans les comptes à Copé et dans les sons du Buisson, il y ait du très très compromettant à venir. 


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