28 janvier 2010

Les retraites, la peur et l'abandon

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Selon la rhétorique du moment, nous serions les victimes d'"un épineux problème", un « tabou », une « exception française » qu’il faudrait que toi, feignant et infantile travailleur pas assez productif, tu te « résignes » enfin à regarder en face.

Essayons de relativiser ce concert d’inquiétudes qui depuis 15 ans (30 si j’en crois les anciens) est censé ronger la société :

« La question des retraites »

Cette interrogation crispée repose sur trois postulats rabâchés de chaînes en chaînes, dans les éditoriaux des magazines, sans parler des interventions des sbires de l’UMP passant d'un plateau à l'autre pour nous expliquer comment on a tout faux et comment ils ont tout bon :

- L’espérance de vie a augmenté et il y aura moins d’actifs que d’inactifs en 2050.

- La richesse de La France n’augmenterait pas dans les cinquante prochaines années.

- On ne peut plus augmenter les cotisations sociales[1] trop coûteuses pour le travailleur.

Ces 3 postulats déliés à toutes les sauces depuis une dizaine d’années ont flingué l’espérance de mes amis trentenaires et quadras de la classe moyenne qui à force de se dire « la retraite on la touchera jamais » acceptent sans morfler que progressivement on la leur retire, voire pire.


1 / « L’espérance de vie augmente »
Oui mais pourquoi ? Et, est-ce que cela durera ? sont les vraies questions à se poser.

- Les vieux vivent plus longtemps mais surtout leurs petits-enfants meurent moins[2]. Les maladies sont mieux soignées à tous les âges de la vie (pas si mal ce système de santé, non ?).

- Cette amélioration continue de l’espérance de vie sur laquelle tablent nos alarmistes de la retraite est le résultat des acquis sociaux qu'ils veulent dégommer. Ne serait-ce pas parce qu’ils accèdent à la retraite à un age décent que les travailleurs d'hier vivent plus longtemps ?

Dans son soucis d’une parfaite compréhension des gueux, nos apologistes de l'allongement de la durée de travail stoppent au sacrosaint « on vit plus longtemps ». De quel "on" parlent-ils ?

Ce « on » a de grandes chances de vivre en 2010, d’être à la retraite, de disposer d’un matelas confortable (patrimoine, immobilier, soins de santé bien couverts…). Notons que le « je ne toucherai pas à la retraite par répartition » du Monarque dans son sarkopiposhow du 25 janvier lui était adressé.[3]

- L’espérance de vie est liée aux conditions de travail. Vu le nombre de jeunes et de moins jeunes qui s'y ruinent la santé comme jamais dans des emplois précaires et stressants avec des horaires décalés, qui risquent potentiellement l’accident dans des temps de transport de plus en plus long pour rallier leurs habitations en 27e périphérie, sans parler de ceux qui sautent carrément par les fenêtres : cette espérance de vie risque de baisser.


…et le « trop de retraités en 2050 » ?
Tu es déprimé ? Sous-payé ? Pourtant tu fais des bébés (faut croire là aussi que notre système de couverture a son bon côté). Ça tombe bien, ils paieront tes vieux jours !

Le nombre de retraités augmentera jusqu'en 2040, mais la classe creuse née entre 1970 et 1990 procrée en masse aujourd’hui donc...


2 / « La France ne s’enrichit pas »
A quoi que cela sert que Christine Lagarde nous bassine avec la croissance comme réponse à tous les maux, si elle ne profite pas un peu au citoyen ? En 40 ans, la richesse de la France (avec un taux de croissance modéré, provoquant un orgasme tolérable pour tout économiste, de 1,7 % par an) devrait doubler. Avec une augmentation de 1 700 milliards d’euros de la richesse nationale en 2050, il devient moins compliqué de financer les 200 milliards d’euros supplémentaires nécessaires au maintien des retraites.

Malgré ce qui est ressassé et que tu finis par croire, si l’on veut débloquer de l’argent pour la défense de certains principes qui font l’excellence de notre modèle social, c'est loin d'être un souci. Il suffit simplement de prendre le pognon là où il est, dans la poche de ceux qui en ont plus qu'ils ne pourront jamais en dépenser.

Tu commences à cerner la vraie nature du « tabou » de la retraite, non ? Ce n’est pas la retraite que tu percevras (et dont on te persuade qu’il te faut abandonner de toi-même l’idée de la toucher un jour) mais bien celui de cette maudite part patronale allouée (vécue comme perturbateur de profits supplémentaires pour ses collègues de classe) qui chiffonne notre gouvernance ultra-libérale[4].

J’y viens…


3 / "On ne peut pas augmenter les cotisations sociales."
Vérité absolue qui met petits et puissants au diapason.

S’il y a une solution concrète (qui à l’avantage de ne pas toucher à l’âge du départ en retraite) que médias et politiques n’évoquent jamais, c’est bien celle de l’augmentation des salaires puis celle, progressive, des cotisations sociales. Nous touchons ici à l’idéologie de ceux qui vendent du "péril des retraites" à tour d’interviews.


La finalité du « tabou »

Faut t’y faire, on te dit ! Prépare ta retraite toi-même. Investis, souscris des retraites complémentaires, ouvre un PEA au gamin et réserve lui sa place en hospice.

Le triptyque gouvernement-finance-patronat concentre ses efforts médiatiques dans un seul but : fabriquer chez toi l’idée que ta retraite est « un problème » et que tu ne profiteras jamais à moins que tu ne consentes à des « sacrifices ».

Il s’agit donc pour ce pouvoir d’augmenter (sur le lit de ta résignation) la durée de la cotisation pour que tu en jouisses le moins possible, rejoignant ainsi la logique de l’assureur privé.


La retraite idéale selon le marché ? Des travailleurs lésés et des intérêts privés garantis institutionnellement.

Pour l’assureur privé, la retraite parfaite serait celle pour laquelle tu payerais toute ta vie (par obligation d’état) mais dont tu ne profiterais jamais (n'ayant éternellement jamais assez travaillé[5])

Avec la complicité d’un salarié précarisé et apeuré, nous dirigeons vers ce summum de cynisme où l’esprit de solidarité serait inscrit dans un cadre étatique pour bénéficier en priorité à quelques groupes privés ou, en langage UMP :

« cotiser plus pour percevoir que dalle »

Comptons sur nos charmants opérateurs financiers pour réinvestir tes cotisations au casino boursier. Une fois ces sommes titrisées, là d'accord : Tu pourras parler d’un problème des retraites !

Nous n'en sommes pas encore là, mais cela viendra, et plus vite qu'on ne le croit si l'on commence à rogner sur l'âge du départ à la retraite.

Réaffirmons ce principe de solidarité et ne nous laissons pas effrayer par « la menace des retraites » ou culpabiliser de « ne pas cotiser assez longtemps ». Ce sont sur des postulats écartant d'emblée de réelles options de financement, que débutent les plus grandes régressions sociales.

* * *

[1] C’est tellement pas bien qu'on appelle ça des « charges », le choix de ce terme afin de désigner le résultat de luttes syndicales dans l’intérêt exclusif du travailleur en dit long sur les intentions de celui qui l’utilise.

[2] malgré l’apparition de cet engin de malheur appelé trottinette, bien plus dangereux pour les gamins qu’internet

[3] Le retraité est aujourd'hui cajolé car il concentre le gros du fameux
pouvoir d’achat et que jusqu'à présent, il vote souvent UMP. Mais cela ne durera pas. Les retraités de demain, eux, qu'ils soient sur le chemin du boulot ou du pôle emploi, sont priés de se soumettre à la logique mentale des dominants.

[4] L’idée de "retraite" est un cauchemar néolibéral, non pour l'absence de travail (la « valeur travail » cette classe la piétine personnellement depuis belle lurette) mais bien parce que la classe dominante la perçoit comme un détournement immédiat de profit.

[5] Si l’on te sort cette excuse que l’on sortait déjà il y a 30 ans, il y a de fortes chances qu’on te la resserve dans 20 ans accompagner d' un « bon bah maintenant, faut cotiser 50 ans."

* * *

Illustration : photo du film "Back to the future" de Robert Zemeckis, 1984

23 janvier 2010

Guerre et presse

par

Début 2010. Dans l’arrière-cour des influences médiatiques, le vieux monsieur et son épouse illégitime s’entredéchirent sur la garde des infos :

MASS MEDIA
Espèce de traînée pédo-pornographique ! T’informes comme une pissotière. Avec toi c’est la porte ouverte au n’importe quoi et à l’approximation !

MISS NET
Pyramidal dépassé ! Question approximation t’en connais un rayon. Tu t’es regardé ? Ta pensée est vive comme un buffet Louis-Philippe !

MASS MEDIA
Tu n'as pas de pudeur !

MISS NET
Tu vas filmer des cadavres encore chauds empalés sur des rampes d’escalier à Port-au-Prince et t’es incapable de montrer un SDF en bas de ton building sans le flouter ! Et encore : faut attendre qu'il fasse moins dix degrés. Et c'est titré "Le froid a encore tué".

MASS MEDIA
Ton information n'est pas vérifiée !

MISS NET
Critique mon info va... Même tes réclames sont plus honnêtes : c’est marqué "pub" avant et après.

MASS MEDIA

Personne ne te contrôle !

MISS NET
Toi t'es bien en main par une poignée de copains.

MASS MEDIA
Nous on a la crème des analystes.

MISS NET
Ouais... Riche en corps gras.

MASS MEDIA
Le réseau c’est sale : tout le monde y met les mains

MISS NET
Toi t'es du genre : le même cul posé sur douze chaises. Tout le monde ne peut pas être chroniqueur sur trois chaînes, patron de presse et expert à la radio ![1]. L'information c'est comme le capital : à un moment faut partager sinon ça devient suspect.

MASS MEDIA
Il me faut des gens carrés. On a des objectifs. Je suis sous pression. Tu ne sais pas ce que c’est d’informer et de divertir à la fois. Tu ne fais que dénoncer.

MISS NET
Sûr qu’à ce niveau t’es pas le champion : 4 vigiles étouffent un type dans un hyper parce qu’il pique une bière. Deux semaines après tu nous fais un complément d’enquête sur la petite délinquance qui fait perdre un milliard et demi à la grande distribution.

MASS MEDIA
La valeur étalon de la pensée progressiste et l'élite culturelle partagent ce constat : tu n’es qu’un repère de cyber-criminels, de terroristes et de déviants.

MISS NET
Tu les fabrique sur demande. Une de tes victimes t'appelle "boite à lettre".

MASS MEDIA
Tu n'as aucune morale !

MISS NET
Tu perds l''éthique.

MASS MEDIA

Je touche tout le monde.

MISS NET
Tu caresses toujours les mêmes. A la télé, ton audience est tellement vieille qu'il faut que ça applaudisse toutes les trois secondes pour pas qu'elle s'endorme.

MASS MEDIA
C’est bas ça... Sachez jeune fille que chez moi le débat des idées est sans tabou !

MISS NET
Ouais, mais il est souvent scénarisé. Et puis quelles idées ? Du débat, le plus souvent tu ne connais que deux formes :
- le cire-pompage-promo-psychanalytique façon Drucker.
- Le procès des idées contraires à celles qui t'arrangent.

Chez toi, la réalité n'est qu'imprévue. Même tes spectateurs font plus confiance à leurs banquiers !

MASS MEDIA
Tu déformes la réalité.

MISS NET
Quand tu parles d'histoire, t'es obligé de mettre des couleurs parce que sinon parait qu'on ne serait pas assez ému. Et en plus t'en es fier !

MASS MEDIA
Tu ne colporte que des ragots.

MISS NET
T'informes pas, tu tapisses.

MASS MEDIA

Tu parles trop. Insolente !

MISS NET
Avec moi faut faire le tri : Je suis pas un média passif. Avec tous les cerveaux que t'as contaminé c’est compliqué de rétablir une autre vérité.

MASS MEDIA
Moi madame j’ai un statut, des années d’expériences, je suis pas une folle dingue qui joue avec le feu.

MISS NET
Ce n''est pas parce que je suis jeune qu'il faut que tu me parles comme ça : j’apprends. Jouer avec le feu ? On voit que tu regardes pas ce que tu diffuses : meurtres à la hache, pognon pour questions con, strings dans la gueule et autopsies en prime-time. Les unes de tes magazines : La crise est finie, les bonnes affaires de l'immobilier, l'atroce calvaire de Johnny, comment Rachida prépare sa contre-attaque !

MASS MEDIA
Allons bon. Et le pugilat de la distribution de billets annulée, c’était pas du racolage peut-être ?

MISS NET
C’est bien toi ça, tu confonds tout mais juste quand ça t’arrange. Ça s’appelle de la publicité. Tu connais non ? Je te rappelle ce qu’en disait à la télé en 1990 un de tes penseurs préférés qui depuis a le droit à l'open bar sur tous tes plateaux pour mettre en kit mon réseau : "La publicité c'est le sponsor de la démocratie".

MASS MEDIA
C’est bien dans tes méthodes ça … Sac à buzz et petites phrases!

MISS NET

T’es bien content de les avoir mes buzz pour énerver tes chroniqueurs et me pomper dans tes revues de presse. Et tes bêtisiers du net à la télé qui te coûtent pas un rond, avec quelles images tu les fais ? Et les petites phrases faut bien les lancer puisque tu n'oses pas les montrer même quand c’est toi qui les as filmées.

MASS MEDIA
Je te l’accorde : tes lol cats et tes tartes à la crème ça bouche mes trous et ça me donne l’air branché. Mais bon, tes analyses sur mon fonctionnement interne et les dérapages de ceux qui tiennent ma destinée entre leurs mains sont un peu trop exigeantes pour mon audience. Faudrait pas trop les réveiller, ça devient embarrassant pour ma démocratie financière personnelle.

MISS NET
Surtout que l'on redonne le goût de la lecture et du sens critique à ta clientèle !

MASS MEDIA
Tu crois vraiment que l'on va se laisser marcher dessus par un média tentaculaire, insoumis et sans tête pensante ? Moi et mes potes on va te faire rentrer dans le rang ! On va t’hadopiser, te filtrer, te mater, te taxer, te couper et t’interdire d’émettre comme en Italie.

MISS NET
Attrape-moi si tu peux !

MASS MEDIA
Tu ne représentes rien.

MISS NET
Alors pourquoi veux-tu me détruire ?

MASS MEDIA
Tu casses ma routine et tu m'obliges à tout repenser. Mais j’ai encore de bons revenus et des amis influents dans la place. Je peux tenir longtemps. Et puis si cela ne marche pas, l’état me financera.

MISS NET
Non sans dec' ? Ça c’est de l'info inédite ! Et qu'est-ce que tu vas faire ? Ne plus enquêter au-delà de la porte de Bagnolet comme le secrétaire du Monarque te le suggère ?

MASS MEDIA

Pirate ! Menteur ! Inculte !

MISS NET
Crois-tu que tu feras longtemps le poids avec tes PDM en pente douce et tes ventes kiosque proche de la banqueroute sans retrouver la route d'un travail sérieux ? Parce que les JT uniformes ou le copié-collé des dépêches AFP...

MASS MEDIA
Tiens prends ça ! Un Envoyé spécial sur les méchants pirates du réseau. 2 millions de personnes qui te prennent pour une salope !

MISS NET
Si l'industrie du disque avait su s'adapter au lieu de chercher à punir pour conserver ses marges, elle n'en serait pas là aujourd'hui. Ça devrait te servir de leçon non?

MASS MEDIA

Il y en aura toujours pour me lire et m'écouter.

MISS NET
Je sais : j’en fais partie. Je l'avoue : je ne serais rien sans toi et j'aime bien ce que tu fais parfois. Si tu étais un peu plus ouvert et moins accroché au passé, tu comprendrais... Prends des risques, on en a besoin.

MASS MEDIA
Bon… devant la tournure médiocre de ce débat (mais pouvait-il en être autrement sur ton réseau ?) , je tiens à exprimer toute ma sympathie au peuple haïtien.

MISS NET
Et moins je te link au dossier de Michel Collon sur un pays qui existait bien avant le 12 janvier.

MASS MEDIA
On se reverra.

MISS NET
On se regarde sans arrêt.

[A l'issue de cette discussion, nous nous orientons vers la remontée et le décryptage parallèle des infos. Mais, les deux camps disposent encore d'arguments et de moyens de pression...]

A suivre...

[1] existe également avec les options : conjoint de personnalité politique au pouvoir, salaire métallisé, fermeture centralisée.

Illustration : affiche du film "Network" film de Sidney Lumet, 1975

21 janvier 2010

L'auto-entreprise, c'est que du bonheur !

par
C’est à 15h10, au moment même où, place de la République, commence la manifestation contre les suppressions de postes dans le secteur public que le bonheur tombe sur twitter :

Herve Novelli, secrétaire d'État chargé du commerce et des PME lance :

"Je sors de conf de presse sur l'explosion des créations d'entreprises: 500 000 créateurs en 2009 c'est une de mes plus grandes fiertés ! "

Toute la déconnexion populaire résumée en un twit.

Au moment où ça licencie à tout va, où notre gouvernement cravache comme jamais pour récupérer la fabrication du pose-gobelet de la Clio sur le territoire national, que le tiers des 15 / 30 ans vit dans la précarité, qu’en cumulant toutes les catégories on atteint bientôt lescinq millions de chômeurs, qu’un million d’entre eux arrivent en fin de droit cette année, un homme heureux : Ça fait plaisir à lire !

Bon calmons les ardeurs du monsieur…

1 / Ce score est essentiellement obtenu grâce à l’explosion de la création des auto-entreprises (320.000), joujou crée par Novelli en 2008.
Rappel de l’auto-entreprise : Appeau à kinenveulent auto-conditionnés, à classer dans l’abécédaire paix sociale et rêve de thune de l’UMP au rayon « si tu veux gagner plus : invente ton travail et fais pas chier ». .

2 / 60% des anto-entrepreneurs ne gagnent rien ou presque. (comme dirait Jean-François Copé à la buvette du Ministère : « c’est pas du salaire de Proglio ça ! »)

3 / La majorité de ces emplois se concentrent dans les services (+193%). Et c’est bien connu pour se payer du service, faut avoir du pognon. Une fois de plus, constatons le gentil rapport d’esclavagisme s'insinuant dans une société de valets et de maîtres. Et je comprends qu'une catégorie, sinon aisée au moins bien plus confortable que la moyenne, de l’électorat UMP soit satisfaite qu’on vienne lui cirer les pompes à domicile.
(Oui, c'est ainsi, à l’inverse des multinationales : Quand le pauvre, lui, se mêle d’entreprendre, la concurrence fait baisser ses prix.)

4 / Les faillites de vraies entreprises, elles, explosent également. + 11,4% en 2009, (61.595 record depuis 1993) notamment les PME de moins de 100 salariés. (+62%) > Ah, tiens. Même là ça foire : c’est que la situation est grave. Sans pousser trop l’effort d’imagination, on peut subodorer que des petites entreprises « limites » gagnent en sacrosainte compétitivité en licenciant pour réembaucher moins cher, en mode auto-entrepreneur, d’anciens salariés (mis en compétition au passage).

A moins de vendre à l’export chez des fortunés ou aux riches du coin : c’est reculer pour mieux tomber. A force de faire de la marge sur le dos du travailleur : Ça cessera un jour ou l'autre, faute de clients sur place pour acheter.

Une preuve supplémentaire que c'est bien la chute et non l'atterrissage qui semble satisfaire les adeptes du mouvement, également appelés liquidateurs sociaux de l’UMP.

Sacré Novelli, le pied qu’il va prendre l’année prochaine avec 1 million d’auto-entrepreneurs supplémentaires !

Sur le même sujet :
Autoentrepreneur, une soft délocalisation de l'intérieur
la chanson de l'auto-entrepreneur


19 janvier 2010

Débat et des bas

par

Jeudi dernier la division politique et brillantine de France 2 organisait un "débat" sur le débat sur l'identité nationale entre Eric Besson, MEIIINDS Miniistre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire, et Marine Le Pen, vice-présidente du Front National.

Le pitch non avoué était simple :

Recentrer l'image de Besson et laver celle de l'UMP qui avec ses débats sur l'identité nationale tournant au yaourt un peu partout commence à tâcher le Monarque.

Déception : Même pas de baston.

La Chabot en charge de l'émission "A vous de Juger" - je vous rappelle que vous pouvez encore voter pour le prix du pire journaliste couché - sort pour l'occasion le kit à reluire intégral : Chausse-pied, tapis rouge, tampon à estomper et soufflette à réponses.

Le débat à proprement parler ne commence qu'au bout d'une heure. La première est réservée à la psychanalyse larmoyante du Ministre de toutes les transgressions qui n'est pas sans évoquer les plus grandes heures des émissions de divan de Pascale Breugnot au début des années 80.

Marine en scène, la course à celui qui expulsera le plus peut commencer. Succès complet pour les comparses. Chacun place ces deux phrases chocs pour le zapping et Marine Le Pen conclut cette opération de recentrage UMP en brandissant un bulletin de vote FN qui fait passer l’opportuniste patriotique pour un doux centriste victime d'une cabale socialiste.

Que retiendrons-nous donc de cette confrontation en mode automatique financée sur fonds publics ?

Le faux-bond de Vincent Peillon bien sûr. L'eurodéputé décline au dernier moment son intervention en direct - prévue en troisième partie - et plante comme un cuistre la passeuse de plats en chef dont il demande la démission.

Peillon a t-il eu ou non raison de faire une crasse à cette chaine auto-soumise à l’opération esthétique d'Eric Besson ? Oui.

Cette émission ne répondra jamais à la seule vraie question qu'elle pose et devrait poser à la presse dans son ensemble :

Faut-il qualifier de « débats » appartenant au genre "politique" ces messes spectacles à participant unique, en mode tube-à-logorrhée-de-media-training, jouant à la baballe en mousse avec des journalistes translucides sur des thématiques paratonnerres ?

Non. C'est de la plaquette promo.

Dans le cas de cette émission deux éléments sont primordiaux pour l'intervenant star : Briller durant les cinq premières minutes - après ça, vu la médiocrité au chloroforme du locuteur on s'endort ou on zappe sur les experts - et avoir le dernier mot - pour les courageux et les blogueurs qui ont tenu jusque là -.

Ces deux points, Peillon ou pas, Besson était quasiment garantis par contrat tacite de les obtenir.

Il a eu son sujet hagiographique en introduction - Un must de niaiserie auquel ne manquait que la musique d’Amélie Poulain - et a placé son hommage à Haïti, in extremis, juste avant le générique de fin.

Public, journaliste, contradicteur PS ou FN : Tout n’est ici que du domaine de l’ustensile de cuisine pour faire monter la sauce de pipolitique.

Et de citer le magnanime @BravePatrie qui, à ma remarque sur twitter "dans cette configuration merdeuse qu’est-ce que Vincent Peillon aurait pu montrer ?", répondait si justement :

« Son cul. »

C'était effectivement une option qui aurait plus fait parler.

Si c’est vraiment à moi de juger cette émission, mon verdict est sans appel : C’est sur la forme qu'elle est d'abord à gerber.[1]

Et que dire de la corporation se mettant d'instinct au carré pour protéger ses brebis consensuelles contre l’outrecuidance du politique pas journalistiquement correct ?[2]

Bah, que c’est pas avec ça que je vais retourner en kiosque pour me payer de l’information décapante.

Ça mérite un débat non ?

Oui, mais sans Duhamel cette fois.


L'émission "La ligne jaune" est disponible ici dans son intégralité

[1] Sur le fond de la dite "identité nationale" : Écoutez ne serait-ce qu'une demi heure de témoignages le soir sur Beur FM et vous aurez des arguments d'un niveau autrement plus élevé émanant parfois même de conseillers municipaux UMP.

[2] Euh...ça devrait pas être le contraire ?

18 janvier 2010

[video] Un samedi chez les verts

par

[Reportage vidéo en fin du billet.]

Même par temps crado un samedi après-midi de janvier, avec un troquet à chaque coin de rue et du monde qui cavale partout, Montreuil c'est un peu un Paris disparu.

Au bar devant le bunker entouré de flaques d'eau, je retrouve quelques ecologeeks en charge du réseau social et quelques blogueurs venus comme moi, par curiosité, palper l'ambiance et couvrir le lancement officiel de la campagne d'Europe Ecologie pour les élections régionales.

Je suis le seul à cette table à ne pas posséder d’Heil-Phone[1]. Ça c'est ecolo et alternatif ! Je ne participerai donc pas à la débauche de tweets, de twitpic et piques émis cette journée. Nom de code #EE2010.

Perle des tweets de la journée : Meeting Europe Ecologie 16 Janvier

Croquons du meeting écolo. 1500 à 2000 personnes s'impatientent déjà au premier étage du bâtiment. La moyenne d’âge est sensiblement plus jeune que dans un meeting UMP. Sur scène et dans la salle, on croise des ex-PC, Modem et PS.

Sur fond musical à la taratata, entrée de la green-team (Cécile Duflot, Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly) entourée de son pack de presse. Direction la scène verte fluo.


L'appel de la nature est plus fort. Après le discours d'ouverture de Dominique Voynet, je suis pris d’une envie d'un produit relativement vert à base de houblon nommé bière. Bravant la pluie accompagné de quelques téméraires, je retourne au café. Sur un coin de table, un grand barbu croisé jadis sur les quais de Seine, la maréchaussée au cul, y peaufine concentré le discours sur le mal logement qu'il va prononcer dans quelques minutes sur la scène du bunker.

AUGUSTIN LEGRAND (présent sur la liste Europe Ecologie Ile de France)
"- Voilà les RG."

Le porte-voix des « enfants de Don Quichotte » sur la liste électorale d'un parti politique ? Surprenant ou prolongement logique ? Nous y revenons en vidéo avec l'intéressé ainsi que sur les problèmes de mal logement :



Retour dans la salle : Prestations axiomatiques carrées chacun dans sa spécialité (Eva Joly, Philippe Merieu, José Bové) entrecoupées de tables rondes chronométrées orientées "terrain" avec les élus et candidats départementaux.

Apparemment, le mouvement a capté les griefs qui lui sont de plus en plus souvent reprochés notamment celui de servir de cheval de Troie à des taxes "aimables" (l'écologie étant l'alibi parfait) et de neo-business indiscutables (via l'élaboration de nouvelles normes, il est possible de tout vous faire payer deux fois et que trouviez ça "sympa"). Ça parle donc ce samedi plus de "justice sociale" et de "relocalisations" que de tri sélectif. La récupération des thématiques écologiques par l’UMP (qualifiés d'écolo-populistes) et le PS est systématiquement dénoncée.

"- Si l'écologie populaire, ça veut dire plumer le peuple, M. S..kozy ça ne passera pas"

Le nom du Monarque est évité durant deux heures. Daniel Cohn-Bendit tape dessus le premier. L’avant-dernier orateur de la journée a de très beaux restes : Il retourne la salle, appelle a un contre-pouvoir régional histoire de forcer celui d'en haut à la cohabitation.


"- On n'a pas besoin de gouverner une région comme S..kozy gouverne la France."

Qu'on soit écolo ou pas : Grand moment de tribune que le candidat suivant aura du mal à égaler.

Monte au pupitre Cécile Duflot.

Cécile a du mal à trouver son souffle. Plus émue que sur un plateau de télévision, elle lit lentement un texte que visiblement elle n'a pas écrit, à base de "Mieux produire, mieux consommer, mieux travailler pour vivre mieux " et autres "combattre les inégalités sociales, c'est combattre les inégalités écologiques".

A côté de la scène, je fixe la tête de liste Ile-de-France, fasciné comme je le suis parfois devant 3 épisodes de la sitcom en plans fixes le Miel et les abeilles diffusés en nocturne à la suite sur AB 1 et dont le troisième est la reprise du premier.[2]

Tout en me demandant comment elle en est arrivé là, je balance d'un avis à l'autre à son sujet avant de réaliser que mine de rien, malgré un discours qui ne casse pas des briques, depuis 15 minutes, je réponds à ma question puisque je suis planté à l'écouter. Cécile Duflot, c'est l'incarnation d'un principe d'Europe Écologie : Le mélange de la vie civile et de la vie politique. Elle est là pour ressembler à ses électeurs, un avantage évident pour séduire en campagne mais qui peut vite tourner au handicap en cas de vote crucial.

Effet Ségolène ? La salle acclame chacune de ses phrases. Cécile Duflot conclut sa prestation dans une explosion de joie dont on pleure encore sur twitter :

« Cecile Duflot ovationnée fait ovationner les têtes de listes. Quelle émotion !!! »

Sur le fond, je n'ai pas assez entendu le mot "décroissance" mais qui d'autre en parle ?

De la foule revigorée s'échappe une voix : " - Pourvu qu'ils gagnent en Nord Pas de Calais !".

Fin de meeting. On remballe. A vous de voter.

Retour sur cette journée en vidéo :



Sont (seront) également disponibles d'autres compte-rendus et l'intégralité des interviews réalisées samedi : Sandrine Bélier / José Bové / Nadia Azoug et Stéphane Gatignon (Merci à eux pour leur disponibilité) chez les blogueurs :

- Piratages,
- Intox2007,
- Reversus,
- Laure Leforestier
- Olympe

[1]
Au rythme du must-have et de l'ego-blogging, je suis bien parti pour avoir une application Heil-phone personnalisée avant d'avoir le maléfique appareil.
[2] fonctionne aussi avec les films de Steven Seagal.

16 janvier 2010

Conti et chatiment (2)

par
Mon billet sera court : La douleur provoquée par un puissant mal de dos m'empêchant de penser clair ces dernier temps.

Entre Haïti et la psychanalyse média-trainée sous forme de pseudo-débat de Besson, peu de place dans les médias pour le récit de la journée judiciaire des "Conti" mercredi dernier.

Je vous renvoie donc au reportage d'Article XI sur leur procès en appel et la manifestation de soutien du 13 janvier à Amiens.

Les licenciés de "Conti" risquent 5 mois de prison avec sursis pour avoir un peu vertement exprimé leur colère à la sous-préfecture en avril dernier. J'en ai déjà parlé ici : Au-delà des trois ordinateurs cassés, nous sommes dans l'idéologie pure. Tous les salariés sont concernés par le traitement pénal qui leur est réservé.

Site des Conti en lutte.


14 janvier 2010

Couverture Santé Gouvernementale

par


C’est officiel : la farce pandémie de grippe A est terminée en France.

Résumons :

- 94 millions de doses commandées auprès des laboratoires pour un budget de 1,5 milliard (entre 6 et 10 euros la dose suivant le labo.)

- 5 millions de vaccinés. 8% de la population (pas la peine de venir pleurer dans quelques années, nous serons passés à d'autres peurs et eux à d'autres postes.)

- 500 millions d'euros de frais publicitaires pour neuneus.

- 270 victimes.

- Un temps d’occupation média rarement égalé.

Mais aussi neuf mois d'une chaotique communication de la catastrophe.

Citons pèle-mêle : "Ça va tuer" – "Heu... non ca ne va pas tuer" – "Achetez des masques" - "Méfiances sur les masques qui ne sont pas aux normes" - "Fais-tois vacciner mais nous, euh, tu vois on se vaccinera plus tard" – "Tu vas mourir en septembre" – "Rectificatif : en novembre" - "il faut un vaccin, heu, non deux" - "Mais non le vaccin c'est sécurisé, on ne sait juste pas trop ce qu'il y a dedans, fais pas chier" - "Y a pas assez de Tamiflu" – "Y a trop de Tamiflu" – "Le Tamiflu, c'est trop cher" - "Qui veut de mon Tamiflu gratuit ?" - "Les médecins de ville n’ont pas le droit de vacciner" - "Les médecins de ville doivent vacciner".

Face à ça...

- Une méfiance populaire rassurante.

Je n'aurais donc qu'un seul mot : Bravo.

Bravo à ce gouvernement. Il aura su se protéger, dépensant 2 milliards d’euros de ton pognon juste pour s'épargner le risque d'un inconvenant direct au JT de 20h sur son « manque de réactivité ». Et le pire, c'est que l'on ne peut même pas l'en blâmer.

Certes, tu as un arrière-gout amer de vaccin dans la bouche. Tu pensais que ton gouvernement se souciait de ta santé. Cette onéreuse histoire indique surtout que sa définition de l'expression couverture santé doit être prise au premier degrés : Peu importe ta maladie, il faut d'abord qu'il se couvre.

Fin avril début mai, à partir du moment où les journaux télévisés diffusaient en boucle des plans de masques et de seringues fabriquée à la chaine avec en titre "grippe A, risques de pandémie" ton sort était scellé. Dindon de la grippe tu devenais. Face au péril annoncé, il fallait te soigner. Comme pour le sauvetage des banques quelques mois plus tôt, ton gouvernement ne pouvait pas rester les bras croisés. Il a donc massivement commandé des doses, tablant sur ta propension à aimer te savoir malade mais soigné. Emporté par son propre mouvement, bardé de vaccins, il a alors tenté de te convaincre que la piqure à l'aveugle c'était pour ton bien.

En ce sens, ce scandale sanitaire inversé malgré son total fiasco, l'absence de malades et les soupçons d'un lobbying intensif de la part de labos de mèche avec un OMS vérolé, restera dans l'esprit du Monarque un succès[1]. Il n'y a qu'à voir sa mine apaisée à Perpignan lorsqu'il aborde le sujet :

"- Il n'y a pas un seul Français qui pourra dire à un ministre de la Santé, je voulais être vacciné, je n'ai pas pu être vacciné" "

L'épidémie de grippe A a été bien gérée : Ceux qui devaient faire du pognon en ont fait, le gouvernement n'a, en théorie, rien à se reprocher et le peuple a été médiatiquement occupé durant des mois sur d'autres territoires que ceux de l'approfondissement des relations de cause à effet entre le dynamisme retrouvé des marchés et les licenciements massifs.

Dommage que les mal logès, les salariés de Continental ou le collectif Jeudi Noir ne disposent pas des mêmes tribunes que nos experts alarmistes de mai dernier.

Imaginons qu'en 9 mois, avec la même anticipation gouvernementale, chaque français aurait un toit, la réappropriation de son outil de production et un revenu décent.

Mais ça, c'est un autre film[2], production amateur classée X.

Le pouvoir n'aime que les films de terreur.

Tu remarqueras d'ailleurs que, la pandémie s'achevant, sort simultanément sur tous les écrans du monde le deuxième volume de la saga Al Qaida. Épisode 1: Terreur de Noël dans le slip musulman entre Amsterdam et Detroit.

J'en frissonne déjà.


[1] Prévoyant les secousses à scandale prolongées, le gouvernement aurait installé une catapulte à Roselyne dans l'arrière-cour de Matignon.

[2] Attention, le film n'est pas fini. Une fois que les pays pauvres auront fini de nous acheter le surplus de DVD, il est probable que tu subisses une mauvaise suite et à peu près certain que tu sois incité à faire la queue pour un remake tout pourri.


Illustration : Seb Musset / détournement de l'affiche du film "Roselyne et les lions" de JJ Beineix (1989)

7 janvier 2010

Des morts plus vivants que d'autres

par

7 janvier 2010. Il est 10.05.

L'AFP a annoncé la mort de Philippe Seguin, président de la cour des comptes, depuis deux heures.

Passée l'atomisation instantanée du come-back promo de Lionel Jospin sur France Inter, le volume d'information et d'hommages sur dans les médias centuple, "miltuple" peut-être en 120 minutes la masse totale d'informations émises depuis la mort de Michael Blaise le 28 décembre 2009.
Tu ne sais pas qui était Michael Blaise ? Normal.

Si sa mort a été immédiatement minimisée, les dernières minutes de sa vie furent prestement qualifiées d''hystériques", le reste de sa courte vie étiqueté de "marginal".
Il est mort des suites d'un contact prolongé avec quatre vigiles, dans la réserve d'un centre commercial lyonnais d'une célèbre et ultra-bénéficiaire enseigne hypermarchande au carrefour de vos emplois du temps.
Après un mensonge initial du dirlo de l'hyper, un cadre propret fusionnant avec sa direction, média-trainé en catastrophe par celle-ci, est envoyé devant les caméras de la télé-locale, le soir de l'incident pour défendre l'histoire officielle (qui est toujours celle du puissant.)

Du point de vue de son employeur, des vigiles et de leur avocat : Pas de dégâts, notre de service de sécurité a fait preuve de professionnalisme. Ce marginal était un énervé, il a collapsé.

Comprendre : "C'était couru d'avance, il n'avait qu'à pas volé sa cannette de bière à un euro quarante".
C'est comme ça chez Intersection : Ou tu payes ta bière ou t'es mis en bière, avec en prime un cassage de ton image post-mortem.

Michael Blaise est le taux de perte toléré par la noble et grande distribution dans ce tunnel hasardeux de consommation entre Noël et le réveillon. La direction se dit, il sera oublié avec le coup de canon des soldes, quand les pauvres un poil plus riches que Michael se précipiteront par millions dépenser leur petit pécule, de l'essentiel au futile.

La marginalité ne tenant qu'au plastique de la cofinoga qu'on a ou pas.

Vite, dispersons.
Seulement voilà...

- L'entourage de Michael fait savoir que le défunt n'était pas marginal ni SDF, thèse de la direction de la direction relayée dès le départ par la plupart des médias (voir vidéo à la fin)

- Une caméra de surveillance a filmé le dernier quart d'heure de vie de Michael et l'enregistrement vu par le procureur-adjoint de Lyon livre une version nettement moins bisounours que celle de l'avocat des vigiles. (vidéo en fin d'article)

Durant 15 minutes, 3 vigiles immobilisent Michael Blaise contre une table, l'un d'eux s'allongeant de tout son poids sur le jeune homme, lui plaquant la cage thoracique. Ils maintiennent la pression malgré les hurlements de Michael et poursuivent après qu'il ait cessé de hurler.

En bons professionnels de la sécurité des intérêts des puissants, pour une paye de misère qui leur est crachée à la gueule, durant six minutes, nos vigiles à peine plus humains que les objets dont ils ont la garde, s'acharnent à maitriser un mort.

Ça, comme dit Morandini dans les phrases où il ne parle pas de buzz : "ça peut faire polémique."

Heu enfin... ailleurs que dans des médias dont le principal annonceur est la puissante enseigne en question.


Trois jours après la mort physique et médiatique de Michael, alors que les quatre vigiles sont mis en examen, l'affaire monte poussivement au niveau national.

Nous sommes alors le 31 décembre 2009, Michael Blaise est mort depuis trois jours.

Voici les titres d'une édition d'information matinale sur une des stations de radio les plus écoutées en France :
- Ce soir c’est la fête. Alors : êtes plutôt foie gras ou huître ?

- Ce soir : Risques de débordements partout en France et traditionnelles voitures brûlées. Pour faire face à l’insécurité, Brice Hortefeux renforce le dispositif policier. 8000 agents en rab' rien qu’à Paris.

- Ce soir : Vœux modernes du président moderne avec fond moderne à la Avatar et ça craint quand même : La taxe Carbone vient d’être "retoquée" par "les sages" du conseil constitutionnel. (Pour l'occasion les techniciens ressortent du placard le bobino de Rocard sur « crime de non assistance et de planète en danger ». )

- "Peut-être une bavure" dans un supermarché à Lyon où un « marginal » [toujours lui] est mort étouffé par 4 vigiles de sécurité.

- Et vous, que pensez-vous des ampoules basse consommation ?

La mort d'un "marginal" calée en trente secondes (dont 28 pour l'avocat des vigiles et 0 pour celle de la victime) à sept minutes de journal, entre le rôti de biche et deux tranches de saumon : Michael, c'est ta troisième mort par étouffement en moins d'une semaine.

Condensé de toutes les barbaries humaine, économique et médiatique de ces vingt dernières années, l'atroce mort de Michael rejoint la zone morte de l'information, où tout ce qui peut faire fond et indignation et vite recouvert de buzz et de scoops s'annulant dans une hypnose stroboscopique par succession sans fin. Philippe Seguin, bien malgré lui, rajoute une pelletée sur la sépulture de l'antillais.

Il est 11 heures, j'ai fini l'article.

Toute la France sait pour Seguin, combien savent, même parmi les employés mal traités de la sanglante enseigne, que Michael Blaise a vécu et qu'il est mort dans leurs murs pour tentative d'évasion d'une cannette de kro ?

Je n'étais déjà pas friand de ces camps de consommation. Sachant que l'on y risque sa peau pour cause de connerie humaine : Nos relations sont terminées.

Je ne positive pas avec gens-là.

En mémoire de Michael, je ferais peut-être une trêve dans mon boycott du magasin et de ses sous-marques (Le groupe est par ailleurs spécialisé dans l'évasion fiscale king-size) pour aller maladroitement casser ("- Je l'ai pas fait exprès, quel maladroit!" ) une cannette de Kro dans les rayons, avant de repartir les mains dans les poches sous les regards offusqués des clients qui me diront :

EUXMais comment osez-vous faire ça !


Et vous ? Comment osez-vous encore acheter là ?


1ere vidéo : Version de l'avocat des vigiles qui plaide "le professionnalisme", la victime est présentée comme un SDF :


envoyé par telelyonmetropole.


2e vidéo : 2 jours après, la mise en examen des vigiles...

envoyé par telelyonmetropole.




5 janvier 2010

La vie (à Paris) mode d'emploi

par

(Vies et coma d'un immeuble à rendement locatif parisien.)


Un matin à la fin décembre 2009. Centre du centre de Paris.

Ancien quartier populaire, peuplé de galeries d'art moderne, de magasins de shopping pour compagnes dépensières et de quelques ilots de barrières vertes balisant les chantiers titanesques, au hasard sanisette robotisée ou colonne publicitaire rotative.

Le héros X revient du kiosque avec quelques journaux sous la main.


Au 26, son immeuble offre quatre beaux niveaux.


Rez-de-chaussée.

Derrière la porte de droite. Vit sous bunker une vieille dame aux cheveux gris qu’X connait peu. Elle réside là depuis des années subsistant sur la maigre retraite de son mari décédé.

X communique aussi mal qu'elle. Juste une ou deux altercations l’an quand elle l'accuse d'avoir mal refermé la porte digicodée du hall ou d'avoir laisser dans un coin la poussette du gamin qui ne gênait personne mais contrevient au règlement des résidents du 26.

LA VITREUSE
- La prochaine fois je la brûle !

Dans ces cas, X lui déclare qu'il prendra le temps de lire ce règlement lorsqu’il y aura un concierge attitré à l’immeuble et non plus un sous-traitant en charge de la maintenance d’une dizaine de bâtiments similaires dans le quartier.

Elle a du en voir tourner du petit con, en quarante ans de surplace dans son immeuble coquet. Probablement qu'elle en dénonçait déjà, par PCV au commissariat de quartier, qui se planquaient dans son hall attitré pour échapper aux charges de CRS en mai 68. Ce n'est pas une jeune merde trentenaire, même pas propriétaire, qui pourra jouer au Spartacus des arrières cours avec la sèche !

X la quitte alors sous les invectives, tête baissée et poussette en bandoulière, pour le niveau supérieur.

Dans ces vieux immeubles, construits à l'artisanal, pas de place pour un ascenseur. Ce qui explique pour partie la relative sous-occupation du bâtiment. Les jeunes ont la force de monter, mais ce sont les vieux qui ont le pouvoir de payer.

Premier étage.


Le héros X passe devant la belle porte laquée à gros blindage. Disposant pourtant d'une belle vue sur ce square où à l'année se succèdent punks à chien et sans domiciles fixes, l'appartement, s'étirant sur l'étage, n'est occupé que quelques jours à l'année.

Depuis son arrivée en 2006, X n'a croisé sa propriétaire qu'une poignée de fois sans qu'elle réponde à ses bonjours sauf bien sur lors de ce suintant épisode, au cœur de l'été dernier, où la quinquaméricaine ne trouvant que le fauché comme dernier homme debout de l’immeuble déserté tambourina à sa porte affolée.


FLASH-BACK - L'ÉTÉ D'AVANT
- MÊME IMMEUBLE / A LA PORTE DU HÉROS X :

NANCY MAC BOTOX

- Ça fouit chez moi ! C’est pleine d’eau ! Vous êtes sour vous n’avez rien léssé ouvère ?

LE HÉROS X
- Bon la foldingue : ça fait trois semaines que je suis bloqué ici sans machine à laver, sans baignoire et j’ai que deux robinets. Et puis c’est tellement petit ici moi que, crois-moi s’il y avait eu une fuite, on m'aurait déjà repêché noyé.

NANCY MAC BOTOX
- No mais c’est impossibeul. J’ai pleine d’eau dans mon home.

LE HÉROS X
- En même temps vous êtes au premier et moi au quatrième. Vous avez pas pensé à toquer au deuxième ?

On reconnait l'homme ou la femme de droite à ce qu'il doit, avant d'envisager toute solution, désigner un coupable.

NANCY MAC BOTOX
- Je souis allé mais il y a peurson’.

LE HÉROS X
- C’est à dire : C’est pas loué cette semaine. Les proprios sont des varois qui sous-louent régulièrement à des brésiliens ou des anglais thunés via une agence sur internet dont les bureaux sont sur une péniche à Utrecht. Alors vous pouvez toujours envoyer un SMS mais… paraît que personne est venu à la réunion des co-proprios…

NANCY MAC BOTOX
- Mais venez voir chez moi. C’est maintenant l’apocalypse !


Les pauvres sont des sales gens, ils profitent du malheur des riches pour se rincer gratuitement l’œil de leurs grandes surfaces inhabitées à l’année.

Pénétrant dans le pied à terre ravagé de Nancy, X constatait que les vacances de la républicaine permanentée débutaient mal. Même si, elle le précisait : Paris n’était qu’une étape sur sa route vers la Riviera.

Grandes tentures et meubles napoléoniens foutus. Les grandes eaux ruisselaient le long de de l'appartement classe rendu cloaque, filant du premier grand salon au dédale sans fond des chambres d’ami. Ce n’était pas un appartement, c’était un cap nègre, une péninsule protégée des gueux mais pas des eaux usées du voisin d'en haut.

L’écran plasma imbibé, le Macbook en apnée, les pas incertains des voisins de fortunes diverses s'enfonçaient dans la moquette épaisse accompagnés de gros sploatch à bulles.

La belle demeure sentait la merde.

Tel Bourrel capable de démêler dans la même bouchée une intrigue et un petit salé aux lentilles, X énonçait avec assurance le résultat de son enquête préliminaire :

LE HÉROS X
- Ah ça c’est un coup des brésiliens ! Ils étaient tellement défoncés la dernière fois. A tous les coups ils sont barrés à Bahia sans couper le jacuzzi, les fumiers !

Il distinguait accroupi pas loin du guéridon, le mari manipulant penaud cet ustensile agraire du XVIIIe siècle recomposé en plastique mou nippon et nommé le seau pour prolos.

NANCY MAC BOTOX
- Oh…Mais il faut faire quelque choaze ! Appeler le plumber !

LE HÉROS X pragmatique
- Plombier… Paris…lundi…juillet… C’est pas gagné.

Et voilà donc qu’au bout de trois ans de mépris, cinq minutes après l’avoir accusé, la Nancy exigeait qu'X lui appelle les pompiers, Reuters, aille lui chercher la police (et pourquoi pas une wassingue comme on dit à Cambrais ?) et qu'il se joigne à l'époux perdu afin d'esponger le caca des cariocas. Il en allait de son identité nationale et de sa solidarité de classe :

LE HÉROS X
- Bon, je suis désolé mais j’ai un Capital spécial auto-entrepreneur sur M6 qui m’attend.


NANCY MAC BOTOX
- Mais vous ne poivez pas !

LE HÉROS X
parisien et méprisable jusqu'au bout
- Non mais... Espèce de colonisateur d'Irak descends d'un ton tu veux bien ! Tu n’as qu’à habiter un peu plus souvent que trois jours par an chez toi et t’auras pas ce genre de paquet cadeau. Maintenant si t’es pas "overjoyed", on doit pouvoir trouver une soixante de locataires qui viendront faire de la veille de tuyauterie chez toi à l’année pour un salaire plus que raisonnable. Sur ce, see you !

X remontait à l'étage laissant l'amerloque médusée à son naufrage. Décidément, le rupin était incorrigible : Quand il ne le piétinait pas de sa précieuse bottine, le monde devait la lui cirer.

Nancy Mac Botox claqua la porte jurant ses grands dieux dans la langue de Ronnie Mac Donald qu'une fois le bazar réparé elle installerait des caméras de vidéo-surveillance directement reliées à son condominium de Fort Lauderdale avant de hurler sur son mari liquéfié.

NANCY MAC BOTOX
- Clean it up ! You stupid shit !

RETOUR EN HIVER...


Le héros X, sans PEL ni épargne, cajole les souvenirs de vacances qu'il peut s'offrir sans emprunter. Il se remémore l'incident domestico-diplomatique avant d'atteindre le deuxième niveau à la seule lumière de son téléphone mobile, les fusibles de la minuterie étant en mode grillés les deux tiers de l'année pour cause d'électricité moyenâgeuse et de pas de concierge pour réparer.

Deuxième étage.

S'y opposent deux studios.
L'agitation exotique hebdomadaire qui s'en dégage chaque weekend trahit leur secret. Ils sont la propriété du même individu qui les a transformés en produits touristiques non déclarés.

Pourquoi se turlupiner à louer officiellement 1200 euros un deux pièces, mieux, deux studettes, à des français fauchés, surtout s'ils ont des familles, lorsqu'on peut les louer 400 chaque weekend à des touristes se satisfaisant d'une visite virtuelle ?

Investissement : Un écran LCD, un mini frigo et trois clichés sur internet.

Mettez-vous à la place du gros con de propriétaire : Les pauvres salopent tout et c'est chiant à expulser ! Bon c'est sur, les locataires sont pas français mais le racisme n'ignore t-il pas la couleur des billets ?

Face aux "désagréments" d'une location classique, les propriétaires de studettes du quartier, en bons défenseurs du patrimoine et sous la bienveillance de la municipalité, se tournaient de plus en plus vers le marché juteux des touristes à larfeuilles épais.

Illégal et cassant la concurrence de l'hôtellerie, totalement tabou puisque du commerçant au proprio en passant par l'agent immobilier, tout le monde y gagne : Depuis deux ans, X constate une explosion de la pratique dans le centre de Paris. Cela expliquerait-il que les loyers restent élevés voire augmentent alors que le volume des transactions officielles baisse ?

Chaque semaine X y voit passer des russes, des sud et nord américains, des japonais souvent, tous unis dans une internationale bling-bling de la fuck you attitude quant à la bonne tenue des parties communes (comment sauraient-ils où jeter leurs sacs poubelles ailleurs que devant leur porte puisque personne ne leur indique où se trouve le local ?) ainsi qu'aux nuisances de leurs trance parties gueulardes dans cette bâtisse sonore qu'ils quittent le lendemain pour ne jamais revenir.

A chaque étage son drame immobilier de la mondialisation foncière que les plus démunis prennent systématiquement en pleine face.

Poursuite de l'ascension à la lampe torche à 31.99 euros de forfait mensuel.

Troisième étage.

Depuis deux mois déjà, les deux ouvriers polonais turbinent à la rénovation du petit taudis jadis occupé par cette institutrice à la retraite que le propriétaire eut toutes les peines immondes à chasser. Pour la faire lâcher, l'appartement a sciemment été maintenu des années dans ce triste état : Encadrement de fenêtres vermoulu, chauffage défectueux, moisissures, sanitaires cassés.

Le résidu d'ancien bail dégagé et la confiance des banques retrouvées, le propriétaire se lance en fanfare, via du gros œuvre au noir et transistor calé sur Rire et Chansons, dans une réhabilitation spéculative. Ses voisins du dessous en croquent, pourquoi pas lui ?

LE PROPRIO
- C'est un pays où que c'est qu'on est égaux en droit oui ou merde ?

L'appartement d'en face n'a, à la connaissance du héros X, aucun occupant depuis trois ans ou alors il a bien peu d'amis et largement passé le stade de la décomposition.

Quatrième étage.

Sous les toits. Le niveau se divise en deux studettes.

A la droite de X : le logement de son voisin l'étudiant. Jeune Tanguy délocalisé de sa province, prototype de la mollesse apeurée de l'époque, il poursuit, sans jamais les rattraper, de dispendieuses études privées déconnectées des réalités des marchés qu’elles sont censées pénétrer. Les études bidon ainsi que le logement de fonction du cancre sont financées à fonds perdus par des parents perchés au sommet des années 70, soucieux qu'ils sont que leur rejeton leur renvoie l'image sécurisante d'un standing petit bourgeois génétiquement pérenne.

Via la subvention parisienne du trépané (dont les centre d'intérêts varient du binge drinking avec radasses matérialistes le samedi à évoquer de vagues tracas de CDD de 7 heures à trouver, aux coffrets DVD de Desperate Housewives le reste de la semaine seul sur le clic clac défoncé), l'argent des seniors de province - locataires par défaut - passe ainsi dans les poches des seniors de la capitale - bailleurs spéculateurs - et contribue là aussi à maintenir les prix de l'immobilier à la hausse, et donc à éliminer d'autres candidats plus méritants mais sans parents garants.

En boisson et certitudes bourgeoises, le Tanguy bouffe lentement le capital de la génération d'au-dessus, ne produisant pas grand chose en retour, pas même un semblant de consommation dans le quartier puisque, serré sur le budget, il n'achète que sur le net avec son Heil-phone 3G ou dans les hyper maxi discount.

Quatrième étage, gauche. Clé dans la porte.

Jamais à court de clichés, le héros X reste lucide. Si Tanguy est une face de la lente précarisation des jeunes français, de l’autre côté de la cloison, dans son 25 mètres carrés décroché par piston qui engouffre plus de la moitié de ses revenus, avec sa demande de HLM déposée il y a six ans, son travail continu et épisodique dans l'éphèmère mal rémunéré et son saumon fumé lideure praïze offert par le daron et bouffé à même le sol tout en regardant une rediffusion des Simpsons entrecoupée de pubs sur son plasma coréen le soir de noël (mais pas trop fort pour pas réveiller le gamin endormi dans le couloir) : il en est une autre.

Fin de matinée en cette fin d'année.

Le héros X se sent maître du domaine. A part lui dans les combles glacées, l'immeuble est vide. L'américaine est en Amérique, les touristes ailleurs, les travaux suspendus, le voisin parti collecter son chèque d'étrennes en Bourgogne.

Entre la fin des tournées de camion-poubelle et l'arrivée de l'accordéoniste roumain éjecté du métro et chaloupant par ici dans l'espoir que quelques habitants fantômes ou aux Bahamas lui lancent des piécettes par les fenêtres et, mis à part les lointaines mélodies continues de marteau-piqueur dont il est dit que l'on reconnaît le vrai parisien à ce qu'il ne les entend plus, X se délecte dans son antre d'un délicat silence inédit.

En un mouvement de tête vertical, il contemple l'abysse des inégalités : Le type dans son sac de couchage à trente épaisseurs au pied de l'immeuble, la jeunette aux doigts gelées qui fait les cent pas devant la boulangerie avec sa 8.6 figée dans la pogne, un peu au-dessus les façades aux volets fermés, à côté quelques baies vitrées laissant apercevoir des salons de la taille d'un terrain de football, les panneaux pendants à d'autres balcons A vendre et 800 mètres carrés de bureaux disponibles de suite et, plus haut, le tapis des toits enchevêtres recouvrant dans un même gris sans vie de ces hommes qui n'en ont qu'une.

De ses hauteurs, X frissonne. Il croise son regard se reflétant dans la fenêtre d'en face. Il est dans le spectacle. Tanguy à Auxerre, l'appareil électrique de l'étudiant ne chauffe plus les deux appartements.

Le logement de ce pays prétendu moderne est la barbarie discrète d'un début de siècle qui s'annonce médiéval.

N'ont à en souffrir que les soumis et les sans voix, les jeunes et les sans pognon (qui sont souvent les quatre à la fois).

Ceux là, votant peu et par définition pas proprio, sont rarement entendus du pouvoir et des médias.

Rien ne s'arrangera
sans décisions drastiques.


Quelques folles idées qui ne sont rien par rapport à la situation aberrante de l’immobilier français avec ses deux millions de logements vacants et ses deux millions de mal logés :

1 / Interdire le cumul des propriétés lorsque celles-ci sont inoccupées.

2 / Taxer lourdement l'achat immobilier des étrangers.

3 / Réquisitionner et redistribuer les bâtiments habitables et inoccupés depuis deux ans.

liste à compléter...

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